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Témoignages de kenneth A. Schaffer - Arracourt

Ci-dessous figure le témoignage du soldat Kenneth A.Schaffer de la compagnie A du 10ème bataillon de la 4è division blindée de la 3rd US ARMY . Témoignage tiré du livre "La campagne de Lorraine Septembre à Decembre1944". Vous pouvez apporter vos commentaires pour ce témoignage ici

 

 

 

Kenneth A.Schaffer compagnie A 10 bataillon 4e division blindée 3e armée US

 

Je me trouvai avec la 4e division blindée au 10 e bataillions d'infanterie blindée, dans la compagnie A. Notre division était la force d'avant-garde de la 3e armée. En fait, nous combattions presque toujours derrière les lignes allemandes .A la fin du mois de septembre 1944, nous avançâmes en direction de l’Allemagne .Nous nous trouvâmes en fait a soixante-quinze kilomètres de la frontière allemande la plus proche

Lorsque nous rencontrâmes des éléments avancés d'une division blindée allemande qui venait d'arriver du sud de la France. Dans les environs de la ville de Luneville se déroulait une grande bataille de chars a laquelle participaient environ deux cents chars avec de l'infanterie d'accompagnement. Mon opinion est que nous avions progressé trop loin à l'intérieur des lignes ennemies. Il y eut des ordres qui nous obligèrent à abandonner certaines de nos positions pour nous replier sur de nouvelles positions et nous mettre sur la défensive. Cette bataille est connue sous le nom de << bataille de chars d'Arracourt >> et c'est précisément dans ce secteur que je fus capturé par les Allemands .Appartenant a une escouade d’infanterie, je reçus l'ordre de me rendre au sommet d'une colline et d'y creuser mon trou individuel a proximité d'une mitrailleuse et de ses servants. Le chef de cette escouade était le sergent Isaac (ike) Van Ee . La colline était identifiée comme étant la colline 265 situé a l'ouest de Bezange la petite. Le jour était sombre et très humide et la nuit venait vite .Nous étions a peine arrivés sur notre position que les Allemands déclenchèrent une attaque pour conquérir la colline. J’eus le temps de voir le peloton de antichar mettre en position un canon de 57mm dabs un espace approprié .Ils ouvrirent le feu sur un chars allemand, mais ils le manquèrent .Si vous manquez votre premier tir, vous devez changer de position ou partir vite. Les chars allemands et l'infanterie n'essayèrent pas d'avancer .Pourquoi s'arretérent-t-ils ? Cela restera toujours un mystère pour moi. Apres cette escarmouche, j'envoyai mon assistant, Bill Blake, et deux hommes afin qu'ils observent s'il y avait une activité dans le village. Tout était très calme jusqu'au matin de bonne heure .Il faisait encore nuit noire lorsque le sergent Blake et ses hommes ouvrirent le feu sur des soldats allemands .Apres cette passe d’armes, ils revinrent en courant se mettre a l'abri a l'endroit ou le reste de l'escouade avait creusé ses propres tranchées. Il ne fallut pas attendre longtemps pour entendre des chars se déplacer dans les bois sur notre front gauche .Alors qu'aucun des officier ne vint vérifier notre position, je décidai de voir si je pouvais localiser le poste de commandement de la compagnie .Je ne vis pas grand chose car il faisait encore bien nuit mais par chance j'aboutis sur un blockhaus .Entendant des GI's parler a l'intérieur, j'entrai et trouvai une escouade ainsi que le sergent Morris . Il me demanda d'ou je venais. Je lui répondit << d'ou croyez-vous que je puisse venir ? Du sommet de la colline où se trouve ike et mon escouade a qui on a dit de creuser et de rester sur place. Je lui parlai des chars ennemis et de mes déductions quant à une attaque prochaine dans la matinée .Le sergent Morris envoya une estafette au poste de commandement de la compagnie. L'estafette revint avec l'ordre de rejoindre la colline et une information sur la venue prochaine de renforts .J'avais demandé l'aide de chars moyens, d'artillerie et de tank destroyers. Je retournai sur la colline et j'informai Ike. Un peu plus tard j'entendis du bruit derrière moi .C'était le lieutenant Fields et son peloton. Je lui indiquai dans quelle direction je pensai que les Allemands allaient attaquer .Le lieutenant Fields me dit de retourner vers mon escouade. Au moment ou le jour se levait, les Allemands lancèrent leur attaque avec des chars et de l’infanterie. Tout ceci reste très présent dans ma mémoire. Leur avance au début consistait en escarmouche avec des chars et infanterie. J pus voir un GI du peloton du lieutenant Fields tirer une rocket de bazooka sur l'un des chars qui progressait vers nous. La rocket n'explosa pas. Je pense que la goupille de sécurité avait été oubliée empêchant ainsi la rocket d'exploser au contact du char. Je n'ai pas pu utiliser mon fusil et tirer une seule fois .Apres cela, il me fut impossible de relever la tête du fonde ma tranchée. Ce dont je me souviens avec précision, c'est que je me trouvais sous le ventre d'un char allemand qui progressait au sortir de ma tranchée. Je fus ensuite emmené jusqu'à la petite ville la plus proche qui s'appelait Réchicourt. Je n'étais pas le seul captif, les autres hommes de mon escouade avaient également été capturés. Nous fumes conduits dans une grange ou nous vîmes le sergent Van Ee ainsi que les hommes qui dépendait de lui. Nous fumes interrogés et je fus le dernier à être questionné. Je donnai mon nom, mon grade et mon numéro de matricule. Apres avoir donné mon nom, mon interrogateur me demanda pourquoi je ne combattais pas pour l'Allemagne ? Ma réponse fut sans ambiguïté << Je suis Américain !>> .Nous fumes ensuite chargés dans des camions. Je me rendis compte alors que nos half-tracks avaient été également capturés et je crus reconnaître le miens parmi ceux qui se trouvaient là. Les camions allemands furent remplis de prisonniers et un garde monta dans chaque camion. Apres avoir roulé un moment, les camions s'arrêtèrent en rase campagne et nous dûmes descendre, nous aligner et nous déshabiller. Dans un premiers temps, nous ne savions pas si nous allions être massacrés ? Ils foullièrent alors nos vetements. J'avais une carte en soie, que je possède toujours, cousue dans ma doublure et une petite boussole dans un ourlet. Ils ne trouvèrent rien. Par moment nous devions marcher et les gardes nous avaient averti de rester serrés car les civils pouvaient éventuellement nous agresser en nous jettent des pierres ou toutes sortes d’objet. La raison invoquée était que les civils étaient incapables de nous distinguer des aviateurs .Ils haïssaient les aviateurs en raison des bombardements quotidiens qu'ils subissaient .Nous nous rendîmes a Saarbruck , un voyage qui nous prit une semaine entière .

 

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